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Une fin d'après-midi bien sympa
( à la découverte d'autres passionnés ) 

Michel ( xenotrophe)
Et non, je n'ai pas rêvé, c'était bien réel ...

Interview de Mireille Schreyen , exportateur de Fishes Of Burundi .(FOB)

Mireille Schreyen ( de Fishes Of Burundi chez xenotrophe) 2001  Mireille Schreyen (FOB) chez Lil

Question : depuis quand ton père s'est-il  installé  en Afrique ?
Réponse : mon père a immigré à Kinshasa au Congo en 1956 et est parti en 1971 pour Bujumbura, au Burundi.
Question : vivre avec la menace constante de la guerre, ne doit pas être très facile à gérer tous les jours ?
Réponse : il y a des jours où l'on ne peut pas sortir de chez nous et d'autres où tout va pour le mieux, il y a toujours le couvre-feu à minuit.
Question : quelles sont tes installations actuelles ?
Réponse : il y a 150 étangs de 48.000 litres, 150 bacs de 1.000 litres et 150 bacs en verre de 50 litres pour la préparation à l'exportation.
Question : dans quelle proportion exportes-tu tes poissons ?
Réponse : 80 % sont des spécimens d'élevage de nos installations et 20 % sont des poissons prélevés dans le lac et préparés pour l'exportation.
Question : pourquoi seulement 20 % de sauvages ?
Réponse : Il faut réaliser, que la côte du Burundi, sur laquelle nous exportons depuis trente ans, est trop pauvre en diversité d'espèces, pour des exportations régulières car connues depuis trop longtemps.
On continue à récolter des Tropheus Brabant  (Rutunga), des Eretmodus, des Spathodus, des Tanganicodus, des Cyprichromis, des Julidochromis marlieri, des Lamprologus furcifer, Chalinochromis brichardi et des Altocompressiceps.
Nous essayons les pêches le long des plages, j'en ai discuté avec Toby Veal (Zambie) et Kirit Vaitha (Tanzanie), démographiquement la population d' Afrique est en train d'exploser, les gens sont au bord du lac, ils pêchent à la senne (filets que l'on jette à la main), c'est un des moyens le plus facile.
Cela ne veut pas dire que les poissons sont en voie de disparition parce que l'on ne prend qu'un Xenotilapia lorsqu'on lâche une senne et qu'elle va même à plus de 50 m. voire 100 m. au large, le résultat est médiocre pas plus de 500 grammes de poisson  rapporté, un peu n' importe quoi et si on a un peu de chance on risque de trouver une centaine de Xenotilapia, quelques Callochromis parfois .
Il ne faut pas dramatiser pour autant, les poissons sont plus au large, mais les sennes ne rapportent plus grand chose.
À notre arrivée au Burundi, on pêchait des Enantiopus, nous avons pu assister à la reproduction de ces poissons dans le lac , c'était un vrai régal.
En plongée, nous étions là sur le fond, nous observions ces nids à perte de vue dans l'eau malgré  une visibilité variable suivant la saison, ont voyaient les nids les uns à côté des autres et au centre de ceux ci les mâles violet  fluorescent qui n'ont rien de comparable avec un spécimen d'aquarium. Je n'ai plus vu cela depuis 10 ans et lorsqu'on discute avec les gens de Zambie, le problème est le même, les poissons ont tendance à disparaître des côtes, car trop perturbés par les fréquentes pêches à la senne  et surtout par l'érosion. Chez nous au Burundi, le fond du lac est recouvert d'une couche de boue et quand nous plongeons, cela dégage un nuage et l'on ne voit presque rien, mais le pire c'est que le poisson à déserté les plages de sable ainsi que les éboulis de pierres à cause de cette couche de boue , puisque plus rien ne pousse à ces endroits  .

Remarque  : C'est  du en grande partie à la déforestation des abords du lac. Lors des événements du Rwanda et du Congo (1994), tous les réfugiés se sont  retranchés dans des camps provisoires. Les organisations mondiales se sont mises à l'Å“uvre et  ont acheminés de la nourriture, mais ce
qu'elles ont oubliés, c'est qu'il fallait  cuire cette nourriture, et pour  cuire ces aliments il a bien fallut couper le bois au abords des camps. De là, découle une déforestation rapide et il ne reste plus d'arbres qui constituaient des retenues de glissements de terres. Le lac Tanganyika étant  une cuve, à cause des collines du Burundi et de Tanzanie et en partie du Congo, tous les abords dégringolent dans celui-ci . Ceci explique cela ( la couche de boue ).
En juillet dernier ( 1999 ), nous sommes allés à Nyanza lac pour trouver quelques Xenotilapia flavipinnis , nous avons cherché pendant plus d'une heure, rien . . .  sans doute à cause des sennes qui raclent et  re-raclent encore les fonds. Bref, nous sommes rentrés bredouilles.
Si un client nous demande un tel poisson et que l'envoi est prévu pour le lendemain ou si ce qu'il demande est dans nos bassins depuis seulement 10 ou 15 jours, c 'est  un " non "catégorique ,  il ne partira pas . . . Fishes of Burundi a toujours travaillé comme ça.
Nous préférons la qualité en premier lieu.
Je vous explique en quelques mots notre façon de travailler. Nos poissons sont traités systématiquement aux antibiotiques car lorsqu'ils sont pêchés dans le lac et beaucoup plus dans le Nord que dans le Sud , les poissons sont sujets à des attaques de bactériennes , il s'en suit
une pourriture des  nageoires et s'ils ne sont pas traités immédiatement, les nageoires tombent en lambeaux, et cela plus particulièrement chez les Tropheus.
Le traitement dure 11 jours, puis vient la cure au Métronidazole, ensuite ils sont nourris progressivement et seulement alors, ils seront exportables. Au total : 3 semaines d'acclimatation.
Question : quel est le nombre de Tropheus  exportés  en moyenne par an ?
Réponse : de 30.000  à 40.000 Tropheus partent  de nos installations vers le monde entier .
Question : quelle est la proportion de mâles / femelles dans tes étangs de reproduction à Tropheus ?
Réponse : de 30 à 50 mâles pour 100 femelles.
Question : quelles nourritures donnes-tu à tes Tropheus ?
Réponse : "tu essayes de m'extorquer des secrets ?" ( rire ),  je donne une nourriture à base de céréales ( riz , blé , avoine , soja , ...) et de 15 à 20 %  . . . . . . . . . . de foie " .
Question : hein, quoi, qu'est-ce, de quoi, qu'ouïe-je, qu'entends-je, concombre, ben ça alors  ! ! !  
Pourtant certains experts, dont je tairai les noms, disent d'éviter absolument toutes nourritures avec de la graisse animale à sang chaude, et toi tu donnes du foie à tes Tropheus ?
Réponse : ben oui, cela fait plus de vingt ans que nos Tropheus sont nourris de cette façon et nous n'avons jamais eu de problèmes , ils ont également une fois par semaine du krill .
Question : as-tu remarqué que certaines  espèces de Tropheus sont moins "prolifiques" que d'autres ?
Réponse : Chez nous cela se passe dans les étangs de 48.000 litres. Sur 8 m de long, 4 m de large et  1,50 m de profondeur  , on trouvera 150 Tropheus avec une moyenne de 30 à 50 mâles . Pour la périodicité de ponte, on a des Tropheus qui ont un taux de reproduction 10 fois supérieur à d'autres par exemple les Tropheus sp. black de Kiriza ( Kaiser II ) , les duboisi de Bemba , et les sp. black de  Bemba  du Congo ,  j'en suis inondée... ainsi que les Tropheus green ( sp. Kongole ) , et les sp. black de Caramba. En ce qui concerne les Tropheus moorii  Red  Rainbow et les Tropheus moorii  Mpulungu  ( papagay ), la reproduction est très mauvaise. Tous les renseignements que je possède et que j'ai reçu de partout, ne sont  pas bien brillants. Les Tropheus sp.  Murago  ne sont  également pas de très grands reproducteurs.
Une chose qui se confirme : les Tropheus du sud du lac sont terriblement plus parasités que les ceux du nord. J'ai d'ailleurs l'impression que ces parasites remontent dans nos régions, sans doute véhiculés par les bateaux tout simplement.
On peut imaginer ce problème, comme on le trouve actuellement sur les côtes des U.S.A  et  en Bretagne pour certaines bactéries même s'il est moins grave. Il ne faut pas oublier que les parasites intestinaux, et ça j'en ai discuté avec les éleveurs de Floride , qu' à la longue ils stérilisent  le poisson, ce n'est  pas l'emploi du Métronidazole qui les stérilisent, mais bien l'attaque répétée des intestins par ces vers.
Mais jusqu'à quel point  ?  Cela se confirme pour les Tropheus  Murago, red rainbow et Moliro .
Ce qui peut également stériliser les poissons est la façon dont ils sont pêchés. Par exemple un poisson qui vit à une certaine profondeur, et qui est remonté par un pêcheur non expérimenté, sans ou quasiment pas de palier,  joue un rôle sur la vessie natatoire des femelles et tôt ou tard, les femelles auront des problèmes de stérilité (d'où, les problèmes de reproduction rencontrés avec les Benthochromis Tricoti ).
En 1978, je ne me suis pas méfiée, mon père ( Pierre Brichard ) m'a envoyé des Tropheus sp. red moliro de Zambie , et à cette époque on ne connaissait pas bien le problème des vers intestinaux. Et nous avons subit la perte quasi totale de ceux-ci .Je les ai placés en étangs, ils ont été traités normalement . Ce n'est pas évident quand ils sont en étangs car on peut perdre un Tropheus par ci, par là . Ils ne se reproduisent pratiquement pas et puis c'est très difficile de se rendre compte surtout qu'à l'époque les étangs n'étaient pas couverts  (aujourd'hui ils le sont  tous) du nombre que l'on possède. Un poisson mort sur un étang, un oiseau qui passe par là et hop il est parti, on ne le voit pas. actuellement tous nos étangs son traités systématiquement par adjonction de médicaments dans la nourriture et pendant 5
jours et le traitement est  recommencé cinq  jours après. Maintenant cela se fait tous les 6 mois.

Remarque : C'est également le problème que nous, aquariophiles vivons, même si aucun poisson n'a été ajouté au cheptel existant, le problème revient  régulièrement. A mon avis ces vers intestinaux  s'enkystent pendant un certain temps et  redeviennent actifs, la cause nous ne la connaissons  pas encore .

Question : A quoi serait due cette différence de reproduction ?
Réponse : je m'orienterais plus vers la nourriture , il y a de toute évidence quelque chose qui leur manque. J'en suis convaincue depuis longtemps. Marc Danhieux m'a vendu 30 - 40  Tropheus moorii red rainbow qui ont été placés en étang après le traitement habituel. Première pêche, belle reproduction, cela avait marché du tonnerre. Nous nous somme dit  " allez , c'est bien parti " mais au bout d'un certain temps la reproduction a fort diminué sans raison apparente. Dans un étang, avec une centaine de T. moorii red rainbow, je ne sors pas plus de 200 jeunes sur l'année. Comme  je te l'ai dit précédemment, je penses que ce phénomène est du à la nourriture, soit une algue ou autre chose qu'il y aurait dans le sud du lac et que nous n'avons pas ici dans le nord au Burundi. Je suis en train de tester une nouvelle nourriture, mais nous ne pouvons pas  nous baser sur deux ou trois mois d'expérimentation, il faut au moins attendre un an, pour voir si les résultats sont probants.
Si c'est le cas, les pontes devraient  redevenir  normales et  régulières . . .
Question : as-tu également  remarqué  que certaines espèces ont plus de mucus  ( sécrétion de la peau ) que d'autres ?
Réponse : oui , effectivement  j'ai remarqué cela aussi,  je crois que c'est du à la qualité de l'eau du lac , différente d'un endroit à l'autre, lors du rejet de certaines rivières ou ruisseaux qui déversent dans le lac  des branches et autres détritus, sans compter la différence de 1 à 2 °  de température aux abords .
Question : Les nouvelles races que l'on trouve actuellement, pourraient-elles être des hybridations naturelles ?
Réponse : Je me rappelle en avoir parlé avec Alain Gillot au sujet du Tropheus Lupota qui vient de la baie de Lupota , une espèce de fjord très joli. Alain me dit un jour " tu sais j'ai découvert un nouveau Tropheus  Lupota, je l'ai appelé Koki , il a le dessus des yeux rouges . . . . "  Cela signifie quoi ?
Dans le lac, par les quelques safaris que j'ai fait sur la côte du Congo, on retrouve la même côte rocheuse, puis là . . .  un ruisseau qui dévale dans le lac au milieu de cette même côte, ruisseau large de quatre à cinq mètres. La température de l'eau, a un ou deux degrés de moins que celle du lac, on plonge, on regarde d'un côté et de  l'autre du ruisseau, les Tropheus de chaque côté de la rive ne sont pas les mêmes ! Ils se sont un peu diversifiés car d'un côté il y a un peu de sable . . . etc . . .  mais personne ne passe le canal de l'eau froide. Pourtant ce sont les mêmes poissons mais avec quelques variantes de couleurs.
Question : Quelle est la différence entre le Tropheus brichardi Kavalla et le " Canary  cheek " ?
Réponse : C'est la même famille ( Canary Cheek ) de Tropheus , on  remarquera  une  différence de couleur chez les alevins  et le fait que le " Kavalla " est pêché sur l'archipel du même nom, tandis que le " Canary Cheek " est lui originaire de Kabimba qui est un peu plus au nord.
Vouloir à tout prix classifier  les Tropheus, c’est tellement prématuré, on a pas toutes les données en mains, nous nous sommes très prudents.
Mon père avait une expérience du lac qui était bien supérieure à bien des gens et il n'a pas changé un seul nom d'espèce  ou de race, on peut changer les noms  comme par exemple les Lamprologus ou les Altolamprologus . On peut sous diviser, mais être catégorique ou affirmatif, c'est difficile. On n'a pas toutes les données, il faudrait encore étudier l' ADN et encore . . . on arrive à trouver des trucs comme : un Simochromis est plus proche d'un Lamprologues que d'un Tropheus . . . c'est tout de même dur à admettre.

 


Mireille Schreyen (FOB) et Michel (xenotrophe) 2001 

Ce soir là, nous étions quelques passionnés autour d'une table ...

Mireille Schreyen, Jos Snoeks, Mark Hanssens et Sébastien Verne.

Photo du groupe de participants à cette réunion en 2001

En haut , de gauche à droite : Arnaud, Jos Snoeks, Dominique Dussart, Mark Hanssens, Sébastien Verne. En bas, de gauche à droite : Corinne  Mireille Schreyen, Liliane, xenotrophe.

Merci à tous pour cette réunion bien sympathique et instructive.


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